Le CBD et la Maladie de Parkinson : Une Nouvelle Espérance ?

Le cannabis est reconnu mondialement comme étant la substance récréative la plus couramment consommée. Il se décline en de nombreuses variantes, utilisées pour des objectifs médicaux et récréatifs, y compris la gestion de maladies diverses et la douleur chronique.

Dernièrement, le Canada s’est imposé comme le premier grand pays occidental à légaliser le cannabis, à la fois pour son utilisation médicinale et récréative, après l’Uruguay. Le Royaume-Uni a également fait une exception pour le cannabis médical dans le traitement de l’épilepsie grave, de la sclérose en plaques et de certaines maladies associées à la chimiothérapie, tout en conservant l’interdiction de classe B pour l’usage récréatif.

Qu’est-ce que l’huile de CBD ?

Le cannabis à usage médical est fréquemment commercialisé sous forme d’huile de cannabidiol (CBD), un cannabinoïde majeur extrait des plantes de chanvre. Néanmoins, l’huile de CBD ne contient habituellement pas de tétrahydrocannabinol (THC), l’élément psychoactif principal du cannabis. Le cannabis séché peut également être vendu dans certaines juridictions comme de la marijuana médicale, produisant généralement tous les effets du cannabis.

Peut-on utiliser l’huile de CBD pour combattre la maladie de Parkinson ?

La maladie de Parkinson se caractérise cliniquement par une dyskinésie (trouble du mouvement), des tremblements en position de repos, une bradykinésie (lenteur des mouvements), une dystonie (rigidité des muscles, y compris les muscles du visage), une posture voûtée, une salivation excessive, des troubles urinaires et sexuels et, dans certains cas, des symptômes psychiatriques comme la psychose, la démence et la dépression.

Le cerveau contient de nombreux récepteurs cannabinoïdes situés dans différentes zones, comme le récepteur GPR6 couplé à la protéine G dans les ganglions de la base (une région du cerveau importante touchée par la maladie de Parkinson). Des recherches sur l’ingestion orale d’huile de CBD (et la consommation de cannabis fumé) pour traiter les symptômes parkinsoniens ont relevé des résultats généralement favorables.

Une étude observationnelle a signalé une diminution rapide des symptômes parkinsoniens (y compris la bradykinésie et les tremblements) après l’inhalation de fumée de cannabis (CBD + THC) chez environ 79% des patients (sur 28). Dans une autre étude, 56% d’une petite cohorte de patients ont constaté une amélioration de leur humeur et de leurs problèmes de sommeil.

Dans une étude plus large impliquant 339 patients atteints de la maladie de Parkinson et consommant régulièrement des feuilles de cannabis par voie orale (CBD + THC) en République tchèque, une amélioration significative des tremblements en position de repos, de la bradykinésie et de la rigidité a été constatée, avec peu ou pas d’effets secondaires dans l’ensemble. Les symptômes ont été particulièrement améliorés chez les patients qui consommaient du cannabis depuis plus de trois mois.

Impact de l’huile de CBD seule dans le traitement de la maladie de Parkinson

Les études se concentrant sur l’utilisation de l’huile de CBD seule présentent des résultats divers. Une étude a démontré que l’huile de CBD administrée par voie orale diminuait les symptômes psychotiques chez les patients atteints de la maladie de Parkinson, mais n’avait qu’un effet mineur sur la dyskinésie. Néanmoins, elle a entraîné une amélioration générale de l’état physique et des problèmes d’insomnie. Cependant, de plus grandes études sont nécessaires pour confirmer ces résultats, car ces études avaient un échantillon relativement réduit (<20).

Récapitulatif

Le cannabis a de nombreux effets bénéfiques sur la santé, notamment dans les domaines de la neurologie et de la psychiatrie. Des recherches supplémentaires sont urgemment nécessaires pour persuader les gouvernements de légaliser le cannabis médicinal à des fins thérapeutiques, suivant l’exemple du Canada.

De nombreuses études observationnelles ont rapporté une amélioration des symptômes chez les patients atteints de maladies comme Parkinson, Alzheimer et la sclérose en plaques, grâce à l’utilisation de l’huile de CBD. Cependant, certaines études ont remis en question l’efficacité de l’huile de CBD seule, suggérant que les extraits de THC, de linalol et de limonène pourraient également être nécessaires pour le traitement spécifique de ces maladies, par exemple pour la neuroprotection.

À l’inverse du THC, l’huile de CBD seule ne possède pas les propriétés psychoactives du cannabis, raison pour laquelle le THC doit être administré avec prudence et de manière contrôlée. Malheureusement, tant que le cannabis reste une drogue contrôlée selon la plupart des lois internationales, la recherche est entravée et la stigmatisation persiste. Le fait que l’utilisation de l’huile de CBD médicinale soit désormais autorisée pour les cas les plus graves est un signe encourageant au Royaume-Uni, mais la législation doit évoluer vers une décriminalisation totale pour permettre également l’utilisation de l’huile de THC et encourager davantage d’investissements dans la recherche médicale sur les effets du cannabis sur la santé.